La coopérative carbone : c’est parti !

La coopérative carbone : c’est parti !

Anne ROSTAING dirige la Coopérative carbone de La Rochelle, la première de ce type à l’échelle européenne. Elle nous explique les enjeux de ce dispositif permettant de participer à un projet local de transition et de compenser facilement ses émissions.

Quel est le rôle de la Coopérative carbone ?

Anne ROSTAING. « C’est une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) dans laquelle les acteurs de l’Agglomération de La Rochelle - publics, privés, associations et particuliers (*) – collaborent afin de mener et financer des projets de réduction d’émissions de CO2.

Soit en réalisant une évaluation carbone et énergétique des projets pour savoir quel en est l’impact environnemental réel, soit en finançant des projets vertueux via des crédits carbone, des certificats d’économie d’énergie ou autres dispositifs financiers. 

Chacun peut ainsi agir localement pour réduire son impact sur le climat. En s’inscrivant sur le site Internet de la Coopérative cooperativecarbone.fr, il est possible de compenser ses émissions facilement et/ou d’être accompagné dans un projet local de transition. »

Concrètement, quels types de projets sont accompagnés ?

« Actuellement, nous utilisons le dispositif de compensation carbone afin d’aider le Parc naturel régional du Marais Poitevin à planter davantage d’arbres dans le marais. Chacun peut financer ce projet, dont l’objectif est de planter 18 000 arbres, soit l’équivalent de 4 050 tonnes de CO2.

Je peux citer d’autres exemples, comme celui d’une entreprise qui engage des travaux de rénovation énergétique dans ses locaux : la Coopérative l’aide à les financer grâce aux certificats d’économie d’énergie.

Ou encore celui d’un agriculteur qui souhaite planter des haies, augmentant ainsi la capacité de ses terres à capter le CO2 : la Coopérative valorise son action en crédits carbone qui seront vendus pour financer ses plantations et leur entretien. Nous réalisons aussi les bilans carbone d’entreprises, de collectivités ou encore d’un organisateur d’événement qui aimerait que sa manifestation soit éco-responsable. » 

C’est une première à l’échelle européenne, pourquoi est-elle née sur le territoire rochelais ?

« En effet, il y a d’autres exemples plus ou moins ressemblants ailleurs dans le monde mais en Europe, nous sommes les premiers. D’autres territoires français en sont à la phase d’étude. Si nos statuts ont été déposés le 16 décembre 2020, nous avons commencé à travailler sur ce dispositif dès le lancement de la démarche La Rochelle Territoire Zéro Carbone.

Quand nous avons construit le programme La Rochelle Territoire Zéro Carbone, nous nous sommes en effet rapidement rendus compte qu’il nous manquait un outil concret pour compenser ses émissions de carbone, les évaluer, avoir de quoi construire un plan de financement autour de l’environnement.

Il n’y avait pas encore de dispositif réglementaire en France pour faire de la compensation carbone locale (la Loi existe depuis mi-2019). Nous voulions imaginer un outil de territoire, avec un mix de partenaires privés et publics, qui soit duplicable ailleurs. Avec comme objectif à terme de réinvestir les bénéfices réalisés dans des projets environnementaux. »

(*) Les acteurs fondateurs sont la Communauté d’Agglomération, la Ville de La Rochelle, La Rochelle Université, Port Atlantique, le Crédit Agricole Charente-Maritime/Deux-Sèvres, Léa Nature, Alstom, Atlantech et l’Adefip.

Pour en savoir plus :

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