Embarquez pour 2040 avec Joséphine

Joséphine

Joséphine

Retraitée, a travaillé dans une jardinerie

  • 76 ans, née en 1964
  • Habite à Thairé
  • Divorcée, en couple
  • Se dit concernée à titre personnel
  • Sa prise de conscience a été influencée par la politique mise en place dans son entreprise
Portrait grande taille de Joséphine

Moi, c’est Joséphine. Thairésienne de naissance. J’habite dans la maison qui était celle de mes parents, dans le village. Je suis divorcée, j’ai deux grands enfants, et trois petits enfants que j’aime beaucoup. Ce sont de gentilles tornades qui me fatiguent un peu, mais toujours mignonnes, même quand elles mettent le bazar. Après mon divorce, je suis restée seule quelques années. Je n’avais pas la tête à me retrouver quelqu’un, avec le travail et mes parents très fatigués. Ils ont 96 et 98 ans. Il y a quelques années, ils voulaient rejoindre un habitat partagé entre séniors. Mais, comme ils devenaient de plus en plus dépendants, ça n’a pas été possible. Ils se sont finalement installés dans une structure médicalisée pour personnes âgées, seules ou en couple. Ils ont un espace de vie juste pour eux deux. Comme ils refusent d’être séparés, c’est bien. Et puis ils ont de l’intimité, c’est important. Depuis qu’ils sont là-bas, j’ai repris leur maison.

Quand j’ai emménagé ici, j’ai revu des amis d’enfance restés à Thairé. Avec Josselin on était ensemble en maternelle et en primaire. Lui aussi était divorcé, avec une fille et une petite fille. Et puis voilà, on s’est trouvé bien ensemble et puis on est tombés amoureux. J’avais 70 ans et lui 68. Quand tous nos enfants et petits-enfants viennent nous voir, ça fait une belle famille recomposée !

Avec Josselin, c’est doux, c’est bien. On aime bien voyager, partir loin, nous dépayser. On se fait découvrir les endroits qu’on aime, et on en découvre qu’on ne connaît ni l’un ni l’autre. J’utilise mon application de gestion du carbone individuel pour choisir au mieux mes modes de transport. Pour rester dans mon quota individuel d’émissions, je privilégie les moyens de transport propres le reste de l’année, comme le vélo et les transports en commun. Comme ça je peux me sentir libre dans mes choix de voyage, tout en participant à l’effort collectif d’atténuation du CO2.

Souvent, quand je garde mes petits-enfants, ils jouent à comparer mon budget carbone à ceux de leurs parents. Les premières années, je ne faisais pas attention, je dépassais le plafond, et je me suis retrouvée à me faire engueuler par mes petits bouts de chou ! J’avoue que leur réaction m’a remuée. C’est vrai que c’est plus leur éducation que la mienne. Depuis, je suis allée à un atelier pour apprendre à gérer mon budget carbone aussi bien pour le logement que pour les transports. Avec l’application, ce n’est vraiment pas compliqué. Et depuis, j’ai fait évoluer ma manière de faire. Pour mes petits-enfants, et tant que je peux me sentir libre, je me dis que ça vaut le coût de faire attention.

Maintenant, je fais mieux que mes enfants, leurs parents, et j’avoue que j’en suis un peu fière ! C’est un reste de ma culture de la compétition, la culture des années 2000. L’année dernière, je n’ai pas utilisé tout mon quota, j’ai pu revendre les quelques points qui me restaient. Financièrement, ça m’a fait du bien parce que ma retraite pèse pas lourd même si j’ai travaillé jusqu’à 72 ans.

J’ai été en poste pendant 40 ans dans une jardinerie. C’était bien. Sur la fin, c’était physiquement difficile alors j’ai diminué le travail de manutention pour faire plus d’administratif. Pour mon départ, mes collègues mon offert un bac d’entomoculture. Ça permet de produire des protéines à la maison pour pas cher. Il y a quinze ans, quand j’ai vu le boom de la culture individuelle d’insectes, je me suis dit que ça allait être une mode passagère. Et puis non. C’est devenu assez commun. Réduit en farine, on ne devine pas qu’il s’agit de criquets ou grillons. Ça ne remplace pas la viande, mais ça permet d’en consommer moins et mieux. Pour la santé, les protéines c’est important, alors je me suis mise aux produits à base d’insectes. Au début, c’était pour suivre mes collègues et la politique de l’entreprise. À mon grand étonnement, tout le monde a misé à fond là-dessus. Avec Joselin, on a constaté que nos réticences étaient psychologiques. De toute façon, les protéines animales sont devenues tellement onéreuses qu’il a fallu trouver des solutions. Surtout depuis que les importations ont été interdites. Avec mon bac d’entomoculture, je peux choisir mes insectes, produire ma propre farine, et en donner à mes enfants ou mes voisins. Mes petits-enfants sont fans des banana cake aux noix et aux charançons.

Pendant une saison, j’ai élevé des vers à soie. À la fin, j’avais 9000 cocons de Bombyx Mori. C’était énorme ! À l’atelier autogéré, ils ont pu tirer deux chemises et deux robes de tout le fil des cocons. J’étais tellement contente ! J’ai troqué la transformation de mes cocons contre quelques heures de gestion administrative. Ce n’est pas que j’aime faire ça, mais je sais faire et ça s’avère souvent utile. Les compétences administratives sont faciles à troquer contre pas mal de choses. Depuis cette expérience, j’ai donc décidé d’alterner entre des insectes à textiles et des insectes à manger au fur et à mesure des saisons. Il y a quelque temps, mes petits-enfants m’ont demandé si les insectes faisaient partie de la famille. Je leur ai dit que non. Ils m’ont demandé pourquoi et je leur ai répondu… qu’on ne mangeait pas les membres de sa famille ! On a bien rigolé, même si parfois leurs questions et remarques me mettent un peu en difficulté. Je les aime beaucoup mes petites tornades !

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Retraitée, a travaillé dans une jardinerie

Thairésienne de naissance, Joséphine habite dans la maison qui était celle de ses parents, dans le village. Elle est divorcée, elle a deux grands enfants et trois petits enfants qu’elle aime beaucoup. Ce sont de gentilles tornades qui la fatiguent un peu.

Après son divorce, elle est restée seule quelques années. Elle n’avait pas la tête à retrouver quelqu’un, avec le travail et ses parents très fatigués. Ils ont 96 et 98 ans. Il y a quelques années, ils voulaient rejoindre un habitat partagé entre séniors. Mais, comme ils devenaient de plus en plus dépendants, ça n’a pas été possible. Ils se sont finalement installés dans une structure médicalisée pour personnes âgées, seules ou en couple. Ils ont un espace de vie juste pour eux deux. Comme ils refusent d’être séparés, c’est bien. Et puis ils ont de l’intimité, c’est important. Depuis qu’ils sont là-bas, elle a repris leur maison.

Quand elle a emménagé ici, elle a revu des amis d’enfance restés à Thairé. Avec Josselin, ils étaient ensemble en maternelle et en primaire. Lui aussi était divorcé, avec une fille et une petite fille. Et puis voilà, ils se sont trouvés bien ensemble et puis ils sont tombés amoureux. Elle avait 70 ans et lui 68. Quand tous leurs enfants et petits-enfants viennent les voir, ça fait une belle famille recomposée !

Une application de gestion du carbone individuel

Ils aiment bien voyager, partir loin. Elle utilise son application de gestion du carbone individuel pour choisir au mieux ses modes de transport. Pour rester dans son quota individuel d’émissions, elle privilégie les moyens de transport propres le reste de l’année, comme le vélo et les transports en commun. Comme ça elle peut se sentir libre dans ses choix de voyage, tout en participant à l’effort collectif d’atténuation du CO2.

Ses petits-enfants jouent à comparer son budget carbone à ceux de leurs parents. Les premières années, elle ne faisait pas attention, elle dépassait le plafond, et elle se faisait reprendre par ses petits-enfants. Leur réaction l’a remuée. C’est vrai que c’est plus leur éducation que la sienne. Depuis, elle est allée à un atelier pour apprendre à gérer son budget carbone aussi bien pour le logement que pour les transports. Depuis, elle a fait évoluer sa manière de faire.

L’année dernière, elle n’a pas utilisé tout son quota, elle a pu revendre les quelques points qui lui restaient. Financièrement, ça lui a fait du bien parce que sa retraite pèse pas lourd même si elle a travaillé jusqu’à 72 ans.

Un même travail pendant 40 ans

Elle était en poste pendant 40 ans dans une jardinerie. Sur la fin, c’était physiquement difficile alors elle a diminué le travail de manutention pour faire plus d’administratif.

La culture individuelle d’insectes

Pour son départ, ses collègues lui ont offert un bac d’entomoculture. Ça permet de produire des protéines à la maison pour pas cher. Il y a quinze ans, il y a eu un boom de la culture individuelle d’insectes. C’est devenu assez commun. Réduit en farine, on ne devine pas qu’il s’agit de criquets ou grillons. Ça ne remplace pas la viande, mais ça permet d’en consommer moins et mieux. Pour la santé, les protéines c’est important, alors elle s’est mise aux produits à base d’insectes. Au début, c’était pour suivre ses collègues et la politique de l’entreprise. À son grand étonnement, tout le monde a misé à fond là-dessus. Avec Josselin, ils ont constaté que leurs réticences étaient psychologiques. De toute façon, les protéines animales sont devenues tellement onéreuses qu’il a fallu trouver des solutions. Surtout depuis que les importations ont été interdites. Avec son bac d’entomoculture, elle peut choisir ses insectes, produire sa propre farine, et en donner à ses enfants ou ses voisins. Ses petits-enfants sont fans des banana cake aux noix et aux charançons.

Pendant une saison, elle a élevé des vers à soie. À la fin, elle avait 9000 cocons de Bombyx Mori. À l’atelier autogéré, ils ont pu tirer deux chemises et deux robes de tout le fil des cocons.

Elle a troqué la transformation de ses cocons contre quelques heures de gestion administrative. Les compétences administratives sont faciles à troquer contre pas mal de choses. Depuis cette expérience, elle a décidé d’alterner entre des insectes à textiles et des insectes à manger au fur et à mesure des saisons.

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