Embarquez pour 2040 avec Joseph

Joseph

Joseph

Concepteur de programmes informatiques

  • 38 ans, né en 2002
  • Habite à Périgny
  • Célibataire
  • Indifférent à titre personnel mais très impliqué dans son métier (concevoir de beaux programmes les moins consommateurs possibles)
Portrait grande taille de Joseph

Discussion pendant un covoiturage. Le conducteur est concentré. Le passager parle.

Alors, tu vois mec, j’suis né en 2002. J’ai vraiment l’impression d’être un représentant d’une génération qui ne ressemble à rien de ce qui s’est fait avant. Je me suis toujours senti digital natif. Bien de ma génération. Et plutôt en décalage avec les profs ou les parents. Mon idéal de vie c’est pouvoir être connecté quand je veux comme je veux. Je ne peux pas travailler sans connexion, sans musique non plus. D’ailleurs, c’est quoi ce que tu écoutes ? (Il tripote la radio) J’peux brancher mon phone ? (Le conducteur acquiesce tout en pensant : Ah ça va être super, de la techno années 2020 – ce gars n’a pas grandi). Cool. T’es sympa. Dommage qu’on puisse plus noter les gens sur l’appli, j’t’aurais mis une bonne note. Ça a été interdit quand la notation ? Y a 5 ans. « Infantilisant » qu’ils disaient.  

Bon, si tu veux vraiment comprendre qui je suis, faut que je te dise que je suis un fan de vitesse. Déjà étudiant, j’étais déjà amoureux des deux-roues et je faisais les livraisons pour Über ou Deliveroo. Je m’étais mis à mon compte comme auto-entrepreneur et j’avais un scooter électrique type Harley. Tu sais très bas, avec des grosses roues, la frime quoi. La grosse moto elle est venue plus tard. Elle est pas seulement puissante, elle a une ligne, waouh, à tomber par terre. J’en avais envie depuis longtemps. C’est un moteur à hydrogène nouvelle génération. Je ne voulais pas d’un moteur électrique à batterie – on recycle toujours mal les composants des batteries, alors que les cartouches d’hydrogène, ça se recharge.

Là, je suis en train de monter ma boîte. Ce que je vais proposer aux entreprises, c’est un service sur mesure : programmation, système de sauvegarde évolué, connexion sécurisée, mises à jour, SAV H24, maintenance. Tout le toutim pour les PME. J’suis développeur à la base. Dans mon boulot aujourd’hui, je m’sens limité. J’ai envie de passer à autre chose. Ah comme développeur, j’aime les belles lignes, pour les motos comme pour les codes informatiques. Faut que ce soit élégant, précis, sans fioritures lourdingues et inutiles. Non seulement un code bien écrit, ça peut être beau mais c’est aussi un vrai plaisir de concevoir les lignes de codes qui vont être les plus futées, les plus efficaces et les plus économes possibles. Les gens ne se rendent pas compte combien un code mal écrit va ralentir la machine et donc consommer plus. Je m’y intéresse depuis longtemps à la green IT. Tu connais ?

Le conducteur fait signe que non.

C’est une conception de l’informatique qui prend en compte l’empreinte environnementale du matériel comme des programmes. Alors, tu vois, ce que je vais proposer c’est pas seulement de la programmation. C’est tout le conseil pour des entreprises performantes et vertes. Là, je me lance dans le démarrage d’une SSI (Société de Service Informatique) et je serai le patron ! Avec mon équipe, on va pouvoir faire le lien avec toute l’informatique d’une boîte pour la conduite du changement. Tu comprends, on check les machines, on fait un audit de l’existant avant de proposer quoi que ce soit et faut que ça ait du sens avec leur budget.  (Le conducteur arrête d’écouter pour se concentrer sur la route). Si la boîte a besoin de tel programme pour les secrétaires ou pour les techniciens, s’ils ont besoin de formation pour les futurs utilisateurs. Tout ça on pourra le dire parce qu’on commence par un diagnostic, comme un toubib, pour rendre la technique plus saine.

Le conducteur : Ah oui, ça je comprends.

Je suis en train de recruter mon équipe, pour les développeurs, c’est tous des fans de la belle ligne. Mais il y aura aussi un chef de projet assistant à maîtrise d’ouvrage, un administrateur système et réseaux, un formateur et une responsable marketing et aussi le RSSI (le responsable de la sécurité des systèmes informatiques parce que les développeurs ne sont pas tous très pointus sur les questions de sécurité). A mon avis, le plus complexe, c’est la maîtrise d’ouvrage. C’est un métier de diplomate.  C’est lui qui va traduire les besoins pour les utilisateurs et aussi pour les développeurs. Il faut être très à l’écoute pour identifier les besoins de chacun tout en conseillant la meilleure solution pour l’environnement.

Le conducteur se raccroche à la discussion : Et vos bureaux seront où ?

On a trouvé un local pour démarrer dans une pépinière. Je n’étais pas trop partant au départ et puis j’ai vu tous les avantages : je peux proposer mes services aux autres boîtes, on profite des achats groupés pour le petit matériel. Puis dans mon boulot on n’est pas gêné par la distance. On va pouvoir bosser à côté de chez nous et avoir accès à un marché des PME partout. Il n’y a pas de raison de se limiter.

Alors, il y a déjà un des gars de l’équipe qui m’a demandé de bosser chez lui – il vient d’avoir un gosse. Je suis ok bien sûr mais faut qu’on se voie toutes les semaines quand même. Je peux être souple, mais faut pas qu’on vienne me dire ce que je dois faire et comment je dois le faire. D’ailleurs, à propos de donneurs de leçon, moi j’aime que les trucs neufs, le vieux, le recyclé, l’occase, c’est pas pour moi. On peut être sensible à l’environnement et aimer le neuf. Avec le mec de la pépinière, ça a été un peu dur au début de lui expliquer que non, je n’allais pas faire bosser ma future équipe avec du matériel reconditionné. Et puis alors, avec son truc de « processus de neutralité carbone co-construite », il commençait à m’échauffer les oreilles. Enfin, on a fini par trouver un compromis : nos téléphones qu’on change tous les trois ans, on les transfèrera reconditionnés à d’autres boîtes de la pépinière ou du réseau, on prendra peut-être même quelques smartphones reconditionnés. Pour les ordi, nous on n’prend que du neuf mais on transfère à d’autres en reconditionné dès que ça nous convient plus. C’est du gagnant-gagnant. Si on peut faire des économies, faut pas être débile non plus et refuser pour le principe. Quand on gère des projets informatiques, le recyclé c’est trop compliqué. C’est pas assez performant. On peut bricoler à la maison pour le matériel informatique, mais pas pour un usage de pro. Je veux le meilleur du hardware (=ensemble du matériel informatique) pour ma boîte !

Enfin, là on a réussi à s’entendre et je sens que ça va bien marcher. On se lance en septembre.

Alors, le quartier est pas mal. C’est à Croix-Chapeau. Je n’savais même pas qu’il existait ce bled. J’sais pas si tu connais mais c’est top. Ça fait village, mais en super moderne, pas style « je vais élever des moutons », hein. Les entreprises et commerces sont à touche-touche. C’est super pratique, le temps gagné. Et une partie de l’équipe vit déjà là. D’ailleurs, au départ, c’est Juliette, une des développeuses de l’équipe, qui m’en a parlé. Y a des terrasses de café, un vidéodrome. Parce qu’avec les quotas de consommation de jeux vidéo à la maison, c’est plus simple d’aller en vidéodrome. Et franchement, le cadre est d’enfer. Super confort, joli, et tout.

Bon, c’est pas tout, mais tu pourras me laisser là, au niveau du parc-relais du covoit et du drive des magasins auto-gérés ? Cool. Merci, mec. Bye.

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Concepteur de programmes informatiques

Joseph a vraiment l’impression d’être un représentant d’une génération qui ne ressemble à rien de ce qui s’est fait avant. Il s’est toujours senti digital natif. Bien de sa génération. Et plutôt en décalage avec les profs ou les parents. Son idéal de vie c’est pouvoir être connecté quand il veut comme il veut. Il ne peut pas travailler sans connexion, sans musique non plus.

Il est fan de vitesse. Déjà étudiant, il était amoureux des deux-roues, il faisait les livraisons pour Über ou Deliveroo. Il s’était mis à son compte comme auto-entrepreneur et avait un scooter électrique type Harley. Très bas, avec des grosses roues, la frime quoi. La grosse moto, elle est venue plus tard. Elle est pas seulement puissante, elle a une ligne, à tomber par terre. Il en avait envie depuis longtemps. C’est un moteur à hydrogène nouvelle génération. Il ne voulait pas d’un moteur électrique à batterie – les composants des batteries sont toujours mal recyclés, alors que les cartouches d’hydrogène, ça se recharge.

Il est en train de monter sa boîte, il va proposer un service sur mesure aux entreprises : programmation, système de sauvegarde évolué, connexion sécurisée, mises à jour, SAV H24, maintenance. Il est développeur à la base. Dans son boulot aujourd’hui, il se sent limité. Il a envie de passer à autre chose. Comme développeur, il aime les belles lignes. Faut que ce soit élégant, précis, sans fioritures. Un code bien écrit, ça peut être beau mais c’est aussi un vrai plaisir de concevoir les lignes de codes qui vont être les plus futées, les plus efficaces et les plus économes possibles. Un code mal écrit va ralentir la machine et donc consommer plus.

La green IT

C’est une conception de l’informatique qui prend en compte l’empreinte environnementale du matériel comme des programmes. Ce qu’il va proposer c’est pas seulement de la programmation, c’est tout le conseil pour des entreprises performantes et vertes.

Il a trouvé un local pour démarrer dans une pépinière à Croix-Chapeau . Il y a vu tous les avantages : proposer ses services aux autres boîtes, profiter des achats groupés pour le petit matériel.

Matériel reconditionné

Il n’aime que les trucs neufs, le vieux, le recyclé, l’occase, c’est pas pour lui. On peut être sensible à l’environnement et aimer le neuf. Leurs téléphones qu’ils changeaient tous les trois ans, ils les transfèreront reconditionnés à d’autres boîtes de la pépinière. Pour les ordi, ils ne prennent que du neuf mais transfèrent à d’autres en reconditionné dès que ça leur convient plus. Quand on gère des projets informatiques, le recyclé n’est pas assez performant.

A Croix-Chapeau, c’est super pratique, le temps gagné. Une partie de l’équipe vit déjà là. Au départ, c’est une des développeuses de l’équipe, qui lui en a parlé. Y a des terrasses de café, un vidéodrome. Avec les quotas de consommation de jeux vidéo à la maison, c’est plus simple d’aller en vidéodrome. Et franchement, le cadre est d’enfer.

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