Embarquez pour 2040 avec Johan

Johan

Johan

Commercial

  • 45 ans, né en 1995
  • Habite à Lagord dans une maison individuelle
  • En couple, sans enfant
  • A subi les changements
  • Fait confiance en les nouvelles technologies
  • Est très réticent : perçoit surtout les contraintes
Portrait grande taille de Johan
Ecouter son récit en podcast

Moi, c’est Johan. Je suis commercial : je vends de l’équipement pour le maraîchage professionnel, en particulier des serres connectées en biomatériaux. Jusqu’à mes trente-cinq ans, ce qui me motivait au travail, c’était la performance. Ce n’est pas pour rien que je suis commercial. J’aime la compétition et dépasser mes objectifs. Je reconnais avoir peu l’esprit d’équipe. Mais, comme tout le monde, j’ai été obligé de m’adapter.

La belle vie que j’imaginais avoir quand j’étais plus jeune est très différente de ce que j’ai aujourd’hui. Je me voyais avec une belle et grande maison, une piscine avec vue sur l’océan, une cylindrée rutilante, et des loisirs comme des balades en quad, ski nautique et golf. J’ai vraiment eu du mal à trouver des centres d’intérêt avec un faible impact carbone. La pression sociale est devenue tellement forte, c’est pesant parfois. Même les pelouses des clubs de golf on n’a plus le droit de les arroser. Et en même temps, je comprends tout ce qu’on fait pour la planète et le climat. J’ai réinvesti mon besoin de défi dans le kite surf. J’adore ! Les sensations sont incroyables !

Ces vingt dernières années, la météo a complètement changé, les saisons ne sont plus celles de ma jeunesse, et les paysages non plus. Le front de mer est méconnaissable. J’ai l’impression d’avoir été obligé d’adopter une forme d’humilité par rapport à la nature, de ralentir, de faire attention. Quand j’étais jeune, j’avais envie de la dominer, qu’elle me serve à quelque chose et puis c’est tout. Ce sont les « Dix terribles » qui m’ont forcé à changer de point de vue. J’étais jeune, sportif, en pleine forme, j’étais invincible et puis j’ai eu la Covid. C’était sévère, j’ai cru mourir à cause d’un petit virus invisible. J’étouffais. Et puis je m’en suis sorti. Merci la technologie quand même !

Je dois avouer que j’ai quand même une belle maison à Lagord. On est bien avec ma compagne, même sans piscine et sans vue sur le littoral. Depuis deux ans, la qualité de l’air s’est considérablement améliorée. Moi qui suis toujours fragile des poumons depuis la Covid, je le sens bien. Respirer à l’effort ou quand le temps est lourd est moins pénible. Il paraît que c’est grâce aux actions, des habitants et des professionnels de l’agglo engagés depuis vingt ans pour la diminution des émissions carbone. La zone à faible émission a étendu son périmètre au fil des années et le fait d’exclure les véhicules polluants a un impact visible, enfin perceptible. Hum hum (il fait semblant de tousser).

Dans mon travail de commercial, je vends des serres pour le maraîchage. La société qui m’emploie s’est adaptée au mot d’ordre général : faire mieux avec moins. Ça ne s’est pas concrétisé comme je l’imaginais. Je fais plus de transactions en local, les produits sont de meilleure qualité, avec plus de sur-mesure, la qualité des échanges compte beaucoup plus qu’avant. Et tout ça avec moins de déplacements, moins de stocks, moins d’obsolescence donc moins de turnover des équipements. On a aussi dû trouver des alternatives au plastique et inventer des systèmes pour ne pas avoir à crever les bâches quand le vent menace de tout emporter. Il y a eu un énorme travail de recherche et développement sur des biomatériaux. Ce qui a été mis au point est prodigieux. C’est à la fois plus respectueux de l’environnement et en même temps connecté et pilotable pour répondre aux besoins des clients. Ce que je vends maintenant est beaucoup plus pérenne. Je vends moins, mais les acheteurs sont vraiment contents et à terme fidèles. Ceci étant, mon chiffre d’affaires s’est stabilisé, et n’a pas poursuivi sa croissance comme je l’espérais. À ce niveau, je suis un peu déçu.

Si je devais faire un bilan des dernières années, d’un côté, je vois ce qui va mieux. On a une meilleure qualité de vie avec ma compagne, on prend le temps. On respire, au propre comme au figuré. Les paysages se sont transformés. On se surprend à apprécier les éoliennes. Mais d’un autre côté, je me sens frustré. J’aimais bien le confort d’avant, quand on ne se posait pas trop de questions. On partait en avion à l’autre bout du monde. Les plages de l’Océan Indien, ça m’a toujours fait rêver. On prenait l’avion pour un week-end. Bon, aujourd’hui c’est plus trop admis. Parfois, j’en ai marre aussi de devoir prendre les transports en commun. Ça me pèse d’être tributaire du collectif. Donc voilà j’ai aussi envie de râler parfois, il y a quand même des contraintes. Vous croyez que c’est grave d’être râleur comme ça ? Bon, ce qui est bien, c’est qu’on a toujours le droit de râler. On est français, quand même !

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Commercial

Johan vend de l’équipement pour le maraîchage professionnel, en particulier des serres connectées en biomatériaux. Avant, ce qui le motivait, c’était la performance. Il aime la compétition et dépasser ses objectifs.

Une vie différente de celle imaginée

La belle vie qu’il imaginait avoir quand il était plus jeune est très différente de ce qu’il a aujourd’hui. Il se voyait avec une belle et grande maison, une piscine avec vue sur l’océan, une cylindrée rutilante, et des loisirs comme des balades en quad, ski nautique et golf. Il a  vraiment eu du mal à trouver des centres d’intérêt avec un faible impact carbone. La pression sociale est devenue tellement forte, c’est pesant parfois. Même les pelouses des clubs de golf, on n’a plus le droit de les arroser. Et en même temps, il comprend tout ce qui est fait pour la planète et le climat.

Des variations météorologiques

Ces vingt dernières années, la météo a complètement changé, les saisons ne sont plus celles de sa jeunesse, et les paysages non plus. Le front de mer est méconnaissable. Il a  l’impression d’avoir été obligé d’adopter une forme d’humilité par rapport à la nature, de ralentir, de faire attention. Quand il était jeune, il avait envie de la dominer, qu’elle lui serve à quelque chose et puis c’est tout. Ce sont les « Dix terribles » qui l’ont forcé à changer de point de vue. Il était jeune, sportif, en pleine forme, invincible et puis il a eu la Covid. C’était sévère, il a cru mourir à cause d’un petit virus invisible. Et puis il s’en est sorti. Merci la technologie quand même !

Une meilleure qualité de l’air

Il vit dans une belle maison à Lagord. Ils sont bien avec sa compagne, même sans piscine et sans vue sur le littoral. Depuis deux ans, la qualité de l’air s’est considérablement améliorée. Lui qui est toujours fragile des poumons depuis la Covid, il sent bien la différence. Respirer à l’effort ou quand le temps est lourd, est moins pénible. Il paraît que c’est grâce aux actions, des habitants et des professionnels de l’Agglo engagés depuis vingt ans pour la diminution des émissions carbone. La zone à faible émission a étendu son périmètre au fil des années et le fait d’exclure les véhicules polluants a un impact visible, enfin perceptible.

Des serres de qualité

Dans son travail de commercial, il vend des serres pour le maraîchage. La société qui l’emploie s’est adaptée au mot d’ordre général : faire mieux avec moins. Ça ne s’est pas concrétisé comme il l’imaginait. Il fait plus de transactions en local, les produits sont de meilleure qualité, avec plus de sur-mesure, la qualité des échanges compte beaucoup plus qu’avant. Et tout ça avec moins de déplacements, moins de stocks, moins d’obsolescence donc moins de turnover des équipements. Ceci étant, son chiffre d’affaires s’est stabilisé, et n’a pas poursuivi sa croissance comme il l’espérait. À ce niveau, il est un peu déçu.

La technologie au service du maraîchage

Ils ont aussi dû trouver des alternatives au plastique et inventer des systèmes pour ne pas avoir à crever les bâches quand le vent menace de tout emporter. Il y a eu un énorme travail de recherche et développement sur des biomatériaux. Ce qui a été mis au point est prodigieux. C’est à la fois plus respectueux de l’environnement et en même temps connecté et pilotable pour répondre aux besoins des clients.

Prendre le temps

Lui et sa compagne ont une meilleure qualité de vie, ils prennent le temps. Les paysages se sont transformés. Ils se surprennent à apprécier les éoliennes. Mais d’un autre côté, il se sent frustré. Il aimait bien le confort d’avant, quand on ne se posait pas trop de questions. Ils partaient en avion à l’autre bout du monde ou juste pour un week-end. Aujourd’hui, c’est plus trop admis. Parfois, il en a marre aussi de devoir prendre les transports en commun. Ça lui pèse d’être tributaire du collectif.

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