Embarquez pour 2040 avec Jody

Jody

Jody

Menuisière

  • 34 ans, née en 2006
  • Habite à L'Houmeau dans un habitat collectif communautaire
  • Vit en couple, sa conjointe est enceinte
  • Concernée
  • Impliquée par son métier et par le collectif auquel elle appartient
  • Optimiste
Portrait grande taille de Jody

Je m’appelle Jody, j’ai 34 ans. Je suis mère de 3 enfants, et menuisière sur le chantier de La Pallice. J’ai appris mon métier au Lycée Professionnel de Surgères où j’ai fait un CAP. Être menuisière, c’est être spécialiste du montage et de l’assemblage de tous types de composants. C’est l’usinage qui fait la différence. Dans le métier on peut aussi faire de la restauration. La menuiserie est surtout un métier de conception et de réalisation. C’est primordial de savoir dessiner et d’être techniquement calée pour avoir les gabarits et les traits d’assemblage qui permettent la meilleure réalisation possible. Ici, on fait de la menuiserie bois, exclusivement. Notre activité nous permet d’avoir le label ZFE, pour “Zone à Faible Emissions”. Ça veut dire que notre secteur émet suffisamment peu de carbone pour garantir une haute qualité de l’air. C’est un vrai enjeu économique, social et de santé. On est fiers ici d’illustrer ce label par des actions concrètes et leurs effets positifs.

La spécificité de mon atelier c’est l’origine des matières premières : elles viennent toutes du chantier naval de La Rochelle. Le bois utilisé pour fabriquer les bateaux, c’est du bois exotique qui arrive par voile d’Asie. Il est acheminé jusqu’au port de La Pallice par véhicules à propulsion électrique. Le bois, c’est encore une ressource exploitable à laquelle on a le droit. Bien sûr, on utilise aussi le bois des forêts françaises. On utilise de plus en plus de robinier. On essaie de prendre au plus proche dans ce cas, mais la région n’a pas encore une production suffisante pour nos besoins. Le bois exotique qui arrive est conditionné sur des palettes qui sont aussi en bois exotique. Le bois de ces palettes est aussi valorisable que les chutes de pièces usinées pour les ponts ou les habitacles des bateaux.

Ici, on fait plusieurs choses : de la menuiserie navale et de la menuiserie pour meubles de cuisine et salle de bain. Pour la menuiserie navale, on travaille en étroite collaboration avec le chantier. On utilise les plus beaux bois. Pour la menuiserie de meubles, on revalorise les chutes et les palettes. Le principal déchet qui reste, c’est la sciure. Elle, on la donne aux particuliers pour faire du paillage ou elle est transformée en MDF. Bon, le MDF, ce n’est pas ce que le menuisier préfère, c’est plus de colles que de bois. La sciure ça isole bien la terre des murs et des toits végétalisés des habitations : ça permet de limiter l’évaporation, ça protège les sols, et ça fait de l’humus en se décomposant. Tout ce qui sort du l’atelier est labélisé ALRZC (NDLR : Artisanat La Rochelle Zéro Carbone). C’est un gage de qualité et de cohérence environnementale, et ça permet aux clients de défiscaliser le prix d’une partie de ce qu’ils nous achètent. Ça permet aussi d’accueillir plus facilement des apprentis pour transmettre le savoir-faire. Notre modèle, c’est l’autogestion : on est tous payés pareil. Quand il y a une décision à prendre, on se réunit, on échange, on pèse, ça mûrit et on vote. Et on sait aussi que prendre soin du collectif, c’est prendre soin de notre travail, de nos projets, et des valeurs qui nous réunissent ici. S’il y a besoin de discuter avec des acteurs extérieurs, on se donne entre nous des mandats de représentation tournants.

On est dix-huit à travailler ici. Tout le monde connaît tous les postes même si on rassemble beaucoup de métiers différents. Ça veut dire qu’on ne fait pas toujours la même chose. Il y a des travaux plus pénibles que d’autres, tout le monde y passe. Ça veut aussi dire que tout le monde passe aussi à des postes qu’il aime. Si on ne sait pas faire quelque chose, on apprend. Ici, les gens sont arrivés avec une envie, un désir d’apprendre. Notre modèle permet aussi de prendre le temps quand on en a besoin, pour affiner un geste, reprendre une taille ou un dessin, ou imaginer. C’est un art, la menuiserie. C’est dans tes mains que ça se passe. Et les mains elles ont besoin de temps pour apprendre. Ça aussi ça joue pour la qualité de notre travail, et pour la notoriété. Ça fait cinq ans qu’on est à dix-huit. Économiquement on est dans un équilibre qui nous permet de rémunérer tout le monde de façon très correcte, et d’investir dans de nouvelles machines et du matériel. On a décidé de façon commune de ne pas engager de croissance de l’atelier : il faudrait embaucher mais on ne le souhaite pas. On préfère entretenir notre rythme de croisière avec nos clients fidèles.

Notre travail est intégré au reste de nos vies : on travaille tous à temps partiel. Ça laisse de la place à la famille, aux loisirs aussi. Le projet d’atelier est intégré dans nos projets personnels de façon plus globale. Ici, on a fait le choix du collectif. Ce n’est pas une obligation. Nous, on est une communauté de travail et une communauté de vie aussi. On est en habitat partagé à cinq cents mètres de l’atelier. Habiter ensemble à plusieurs familles permet de mutualiser plein de choses, de partager des connaissances et d’apprendre aux enfants la vie collective. Aujourd’hui, de toute façon, c’est très difficile d’avancer dans la vie si tu es isolé. Avec les vagues virales et les épisodes d’alertes météorologiques où l’isolement est imposé par le gouvernement, les gens deviendraient fous s’ils restaient seuls. Mais ça veut aussi dire que tout le monde doit s’investir pour que ça se passe bien. Et moi c’est ça que je veux pour ma famille : que ça se passe bien.

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Menuisière

Mère de 3 enfants, et menuisière sur le chantier de La Pallice. Elle a appris son métier au Lycée Professionnel de Surgères où elle a fait un CAP. Être menuisière, c’est être spécialiste du montage et de l’assemblage de tous types de composants. C’est l’usinage qui fait la différence. Dans le métier on peut aussi faire de la restauration. La menuiserie est surtout un métier de conception et de réalisation. C’est primordial de savoir dessiner et d’être techniquement calée pour avoir les gabarits et les traits d’assemblage qui permettent la meilleure réalisation possible. Ici, ils font de la menuiserie bois, exclusivement. Leur activité leur permet d’avoir le label ZFE, pour “Zone à Faible Emissions”. Ça veut dire que leur secteur émet suffisamment peu de carbone pour garantir une haute qualité de l’air. C’est un vrai enjeu économique, social et de santé.

Récupérer, réutiliser

La spécificité de son atelier c’est l’origine des matières premières : elles viennent toutes du chantier naval de La Rochelle. Le bois utilisé pour fabriquer les bateaux, c’est du bois exotique qui arrive par voile d’Asie. Il est acheminé jusqu’au port de La Pallice par véhicules à propulsion électrique. Le bois, c’est encore une ressource exploitable à laquelle ils ont droit. Bien sûr, ils utilisent le bois des forêts françaises, de plus en plus de robinier. Le bois exotique qui arrive est conditionné sur des palettes qui sont aussi en bois exotique. Le bois de ces palettes est aussi valorisable que les chutes de pièces usinées pour les ponts ou les habitacles des bateaux.

Ici, ils font : de la menuiserie navale et de la menuiserie pour meubles de cuisine et salle de bain. Pour la menuiserie navale, ils travaillent en étroite collaboration avec le chantier et utilisent les plus beaux bois. Pour la menuiserie de meubles, ils revalorisent les chutes et les palettes. Le principal déchet qui reste, c’est la sciure. Elle est donnée aux particuliers pour faire du paillage ou elle est transformée en MDF. La sciure isole bien la terre des murs et des toits végétalisés des habitations : elle permet de limiter l’évaporation, protège les sols, et fait de l’humus en se décomposant.

Un label de qualité

Tout ce qui sort de l’atelier est labélisé ALRZC (NDLR : Artisanat La Rochelle Zéro Carbone). C’est un gage de qualité et de cohérence environnementale, et ça permet aux clients de défiscaliser le prix d’une partie de ce qu’ils achètent. Ça permet aussi d’accueillir plus facilement des apprentis pour transmettre le savoir-faire.

Une gouvernance partagée

Leur modèle, c’est l’autogestion : tout le monde a le même salaire. Quand il y a une décision à prendre, ils se réunissent, échangent et votent. Prendre soin du collectif, c’est prendre soin de leur travail, de leurs projets et des valeurs qui les réunissent. S’il y a besoin de discuter avec des acteurs extérieurs, ils se donnent des mandats de représentation tournants.

Ils sont 18, tout le monde connaît tous les postes. Ici, les gens sont arrivés avec une envie, un désir d’apprendre. Ça fait cinq ans qu’ils sont 18. Économiquement ils sont dans un équilibre qui leur permet de rémunérer tout le monde de façon très correcte, et d’investir dans de nouvelles machines et du matériel. Ils ont décidé de façon commune de ne pas engager de croissance de l’atelier. Ils préfèrent entretenir un rythme de croisière avec leurs clients fidèles.

Du travail oui mais pas que

Leur travail est intégré au reste de leur vie : ils travaillent tous à temps partiel. Ce qui laisse de la place à la famille, aux loisirs. Le projet d’atelier est intégré dans leurs projets personnels de façon plus globale. Ici, on fait le choix du collectif. Ce n’est pas une obligation. C’est une communauté de travail et une communauté de vie aussi : ils sont en habitat partagé à 500 m de l’atelier. Habiter ensemble à plusieurs familles permet de mutualiser plein de choses, de partager des connaissances et d’apprendre aux enfants la vie collective.

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