Embarquez pour 2040 avec Jérémie

Jérémie

Jérémie

Infirmier

  • 22 ans, né en 2018
  • Habite à Clavette dans un studio indépendant chez ses parents
  • Célibataire, sans enfant
  • Fait partie de la génération née dans la montée des préoccupations écologiques
  • Est convaincu, enthousiaste, déterminé, super actif !
Portrait grande taille de Jérémie
Ecouter son récit en podcast

Jérémie est déterminé. C’est la première impression qu’il donne. Et il est super actif. Il fait sa dernière année d’étude et sera infirmier dans quelques mois. Parallèlement, il est conseiller municipal à Clavette où sa famille s’est installée quand il était gamin. Impatient, il aime voir l’effet de son travail et il a choisi de s’investir à la mairie pour cela. C’est pour la même raison sans doute qu’il veut être infirmier.

Il donne l’impression de faire trois choses en même temps et d’ailleurs, pendant l’interview, il écoute de la musique en livrant son témoignage. Le journaliste fait le portrait chinois des habitants de l’agglomération rochelaise et en tant que plus jeune conseiller municipal, il était un sujet tentant.

Extraits :

  • Puisque vous êtes branché sur radio collège, dites-moi, si vous étiez un mode de connexion, lequel seriez-vous ?
  • Oui, désolé. Ma sœur présente la matinale et je lui ai promis de l’écouter en direct. Alors, un mode de connexion ? Pas facile comme question. Je sais, je sais. Je serai Mob’in, le réseau musical vertueux qui s’appuie sur des algorithmes et des lignes de codes écrits pour être le moins consommateur d’énergie. On a besoin de connexions, dans mon boulot, au quotidien. Et dans la vie courante, je n’en parle pas. Mais on ne peut pas faire n’importe quoi. Ça n’a l’air de rien : être sur internet. Mais cela a un coût énergétique énorme. A Clavette, comme dans toute l’agglo, on bénéficie de la coopérative carbone. Ça oblige à réfléchir à ce que l’on fait. Donc je ne suis pas austère, mais à part pour la musique je ne suis pas un gros client. Donc oui, Mob’in, ça me va bien.
  • Si vous étiez un objet ?
  • Ah, je serai un truc marrant, solide aussi, quelque chose qui dure et traverse le temps. Je suis tombé samedi à la recyclerie sur un truc inattendu justement. Vous n’allez pas le croire : un moulin à café. Je carbure à ça, toute la journée, le café. Alors, je me suis dit que c’était pour moi. C’est un objet très simple : une boîte en bois, un petit tiroir, la manivelle et le broyeur. Alors, il n’était pas super clean quand je l’ai acheté mais il fonctionne toujours. Vous voyez : un objet très simple, futé et pas moche. Ah ah. Vous voyez, je ne parle pas toujours de politique, j’aurai pu vous parler de l’urne électorale.
  • Si vous étiez un matériau ?
  • La laine de mon pull. Je ne vais pas vous faire toucher mais c’est d’enfer. Et la couleur, vous voyez ce beige lumineux. C’est la couleur de la laine. Aucune teinture. Et la laine est celle d’Aytré. Vous savez, les moutons autour des marais de Tasdon, là-bas. Les moutons sont tondus au début de l’été. La laine est transformée dans les ateliers sur place et les pulls sont fabriqués à côté. La transformation est faite selon un système tout à fait innovant qui fait que la laine ne gratte pas. J’ai pas tout compris quand j’ai visité l’installation mais je promets que le résultat est là : ça ne gratte pas. Ce n’est pas une grosse production mais c’est une jolie idée : le fait d’attendre la bonne saison, de voir la tonte. Prendre le temps de faire les choses. Ça me fait du bien, moi qui suis toujours un peu trop pressé.
  • Si vous étiez un moyen de transport ?
  • Le vélo. Avec la marche à pied, c’est ce qu’il y a de mieux pour la santé. Et la qualité de l’air est telle, pourquoi se priver ? Vous savez que ça fait presque 100 ans que le vélo est le roi à La Rochelle, ce n’est pas près de s’arrêter. Alors, je ne viens pas de Clavette en vélo quand je viens en cours. Je ne suis pas un super héros non plus. Mais au moins pour les courses et les déplacements à Clavette, je prends mon vélo. Et un soir par semaine, j’en fais avec des copains. On s’entraîne pour les vacances. Et, comme élu, je ne veux pas dire que je montre l’exemple mais j’essaie de montrer que, moi aussi, ben je fais comme tout le monde. L’avantage du vélo c’est que je rencontre facilement les électeurs. Ça rapproche. 
  • Si vous étiez une humeur ?
  • L’enthousiasme. Je reviens donc d’un stage dans une structure mixte, géronto et crèche. Je n’avais pas franchement envie d’aller en gérontologie, vous savez les p’tits vieux c’est pas facile. A l’hôpital, c’est un service vers lequel je n’irai jamais. Eh bien, là, c’était extra. Je n’y croyais pas trop. Mais ça marche : les aînés sont attirés par la présence des petits, ils sont plus actifs. Et les petits adorent apprendre et faire des choses avec les plus âgés qui sont très patients avec eux. Et puis, les bâtiments sont tout neufs, bien pensés, respectueux de l’environnement. L’équipe était super motivée. J’avais vraiment envie de prolonger ce stage. J’y ai croisé un aide-soignant (le père de Jeanne -NDLR) que j’ai retrouvé, très investi, à la recyclerie. On est en train d’en mettre une en place du côté de Clavette. Et je dois le revoir pour en discuter.
  • Si vous étiez un paysage ?
  • L’Aunis. C’est un paysage subtil, pas beaucoup de reliefs. Rien de tape à l’œil. Il faut apprendre à l’apprécier. C’est un mélange de terre et d’eau. C’est un paysage vivant aussi, pas une carte postale. La manière dont les marais ont été préservés, et même développés, ça a permis de protéger une biodiversité précieuse et rare. Vous savez, ce n’est pas toujours facile d’être dans la santé. Pendant ce stage de géronto, j’ai aussi vécu des trucs difficiles. Être infirmier, c’est beaucoup prendre sur soi, rassurer les autres tout en tenant le rythme du boulot qui est pour le moins sportif. Il y a une tension dans ce boulot. La mort mais aussi la déchéance physique sont présentes tout le temps. L’équipe dans laquelle j’étais était très réparatrice. Beaucoup de pauses conviviales avec des petits gâteaux faits à la maison. Mais moi je suis plus café que gâteau et il a fallu que je trouve mon défouloir. Eh bien, marcher dans le marais qui longe la structure, ça m’a apporté de l’air. Être seul, se perdre dans le dédale de l’eau, entendre les bruits, être attentif, apercevoir les animaux, qu’est-ce que ça fait du bien. Alors oui, c’est ça mon paysage de cœur.
  • Et comme élu comment êtes-vous ?
  • C’est nouveau pour moi cette expérience. J’ai été entraîné par une équipe de gens très engagés mais ouverts. Pas des militants qui font la leçon aux autres. Je me glisse dans leurs pas pour l’instant. J’écoute, je regarde. Je suis davantage actif sur la participation citoyenne, d’où mon intérêt pour les tiers-lieux, les ressourceries qui s’appuient sur une dynamique collective. Ça ne s’arrête pas là bien sûr, la participation citoyenne. Pour moi, c’est proposer des temps et des lieux de rencontre autour de projet précis et amener chacun à exprimer un avis, des attentes, des envies, et ensuite examiner collectivement ce qui est possible, raisonnable de faire, en actant qu’il y aura des frustrations. Un élu local, ce n’est pas le père Noël. Je trouve que mon rôle c’est d’entendre tout le monde mais c'est surtout de faire que les uns et les autres s’écoutent, entendent les critiques, les contraintes des uns et des autres et finissent par partager la même compréhension du problème, quel qu’il soit. Je suis tout jeune, c’est peut-être pour ça que je vois la vie locale de cette façon : mon idéal serait que le collectif arrive à la solution qui satisfasse le plus grand nombre. Si certains veulent peindre un mur en rose et que les autres le veulent en bleu, il ne s’agit pas de mélanger les couleurs mais de comprendre pourquoi chacun veut cette couleur-là. Quand on a compris l’ensemble des motivations et, ça prend du temps, et des réunions, et des rencontres, alors là on arrive à la couleur qui satisfait tout le monde. Moi, je vois mon rôle de conseiller local comme un animateur.

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Infirmier et conseiller municipal

Elève infirmier dans sa dernière année d’étude, il est aussi conseiller municipal à Clavette où sa famille s’est installée quand il était petit. Impatient, il aime voir l’effet de son travail, il a choisi de s’investir à la mairie pour cela.

S’il était un mode de connexion : « Mob’in », un réseau musical vertueux qui s’appuie sur des algorithmes et des lignes de codes écrits pour être le moins consommateur d’énergie. Ça n’a l’air de rien  « être sur Internet », mais cela a un coût énergétique énorme. A Clavette, comme dans toute l’agglo, il bénéficie de la coopérative carbone.

S’il était un objet : un moulin à café, trouvé dans une recyclerie.
S’il était un matériau : la laine de son pull.

C’est celle d’Aytré, celle des moutons du marais de Tasdon. Ils sont tondus au début de l’été. La laine est transformée dans les ateliers sur place et les pulls sont fabriqués à côté. La transformation est faite selon un système tout à fait innovant qui fait que la laine ne gratte pas.

S’il était un moyen de transport : le vélo.

Avec la marche à pied, c’est ce qu’il y a de mieux pour la santé. Et la qualité de l’air est telle, pourquoi se priver ? Ça fait presque 100 ans que le vélo est roi à La Rochelle.

Il a fait un stage dans une structure mixte, géronto et crèche. Ça marche : les aînés sont attirés par la présence des petits, ils sont plus actifs. Et les petits adorent apprendre et faire des choses avec les plus âgés qui sont très patients avec eux.

S’il était un paysage : l’Aunis.

C’est un paysage subtil, pas beaucoup de reliefs. Rien de tape à l’œil. Il faut apprendre à l’apprécier. C’est un mélange de terre et d’eau. C’est un paysage vivant, pas une carte postale. La manière dont les marais ont été préservés, et même développés, ça a permis de protéger une biodiversité précieuse et rare.

Et en tant qu’élu : nouvelle expérience. Il a été entraîné par une équipe de gens très engagés et ouverts. Pas des militants qui font la leçon aux autres. Il est davantage actif sur la participation citoyenne, d’où son intérêt pour les tiers-lieux, les ressourceries qui s’appuient sur une dynamique collective. C’est aussi proposer des temps et des lieux de rencontre autour de projets précis et amener chacun à exprimer un avis, des attentes, des envies, et ensuite examiner collectivement ce qu’il est possible, raisonnable de faire, en actant qu’il y aura des frustrations.

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