Entretien avec… Louise Bernard

Entretien avec… Louise Bernard

Louise Bernard, doctorante en sciences de gestion au Laboratoire de Droit et Management LITHORAL de l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de La Rochelle Université.

Louise, pouvez-vous nous présenter votre travail de recherche ?

« J’entre dans ma troisième année de thèse, sous la direction d’Eve Lamendour, pour un travail qui s’intitule « Créer nos futurs : le récit performatif pour composer des stratégies et mettre en mouvement vers des mobilisations écologiques collectives ». J’étudie notamment ce qui facilite la mobilisation citoyenne autour des enjeux climatiques, à partir de deux terrains de recherche, Glasgow, en Écosse et La Rochelle, avec une présence plus marquée sur ce dernier territoire. Ce qui m’intéresse tout particulièrement, c’est de montrer comment l’art, et notamment le théâtre, peut aider à faire émerger et donc à rendre possibles des futurs »

Quels sont les enjeux d’une telle recherche dans le projet LRTZC ?

« Ce travail de recherche prend sa place dans une composante spécifique du projet LRTZC : la « mise en récit ». On fait le constat que la transformation qui est à l’œuvre sur nos territoires implique beaucoup de décisions et d’actions techniques, qui ne s’inscrivent pas forcément dans une vision claire pour les citoyens. La mise en récit consiste à donner un sens à ces actions, qui permette aux citoyens de s’en saisir, de se les approprier, de les amender. C’est tout l’inverse d’un récit descendant, où l’on imposerait toutes les étapes d’un projet sans en expliquer la finalité. Ce « récit en action », qu’il opère par le théâtre, le jeu de rôle, le serious game ou autre, est de plus en plus mobilisé par les sciences humaines et sociales. »

D’un point de vue méthodologique, comment procédez-vous ?

« Je m’appuie sur des courants et des travaux de recherche, regroupés sous l’appellation future making, qui postulent que le récit peut donner la vision d’un futur désirable aux citoyens. Autrement dit, quand on décrit un futur possible, on se place en situation de le faire advenir, en envisageant le processus, les étapes nécessaires, les obstacles possibles jusqu’à son aboutissement. Il y a une part de recherche-action, et même de recherche-création, dans mon travail, dans la mesure où je ne me contente pas d’observer des situations, mais j’en crée. Par exemple, l’an dernier, j’ai monté la pièce de théâtre « Nos futurs » avec des étudiants de l’Université, pièce qui a été présentée à plusieurs reprises dans l’Agglomération. À l’issue des représentations, des échanges se sont engagés avec le public, ce qui est un moyen supplémentaire de laisser infuser certaines idées, tout en alimentant mon travail de recherche. Un documentaire, « Créer nos futurs », est actuellement en cours de montage et va prolonger ces réflexions. »

Deux diffusions du film "Créer Nos Futurs" sont déjà programmées : le dimanche 24 mars à 16h à la Maison de l’Étudiant dans le cadre du Festival les étudiants à l'affiche et le samedi 4 mai à 14h à l'espace Encan en ouverture du 15ème Festival Terre et Lettres.

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